Autres aménagements

Gués à aménager

Ce dispositif consiste à réaliser un passage dans le lit du cours d’eau en créant un fond empierré pour le passage des animaux et des engins agricoles. Il faut prévoir des granulats suffisamment gros pour éviter leurs charriages* durant les périodes de crue.
Eventuellement les gués peuvent servir d’abreuvoirs pour les animaux d’élevage.

Cette solution est la moins recommandée, car lors de la traversée des engins ou du bétail elle transfert des matières en suspension dans le cours d’eau qui accentuent le phénomène de colmatage.

Passerelles à aménager

L’installation d’une passerelle permet aux animaux d’élevage de passer d’une parcelle à l’autre sans divaguer dans le lit mineur. Une passerelle permet aussi, aux promeneurs, aux pêcheurs, de franchir les cours d’eau plus aisément. La passerelle est à privilégier face au gué, car elle évite la remise en suspension de particules fines qui aggrave le phénomène de colmatage.
Les fondations de ces ouvrages doivent être posées le plus en retrait possible du lit mineur, afin de garantir la stabilité. Dans le cas d’une passerelle en bois, le tablier est fabriqué et monté en atelier, puis démonté et remonté sur place.

Les abreuvoirs

Parmi les problématiques en matière de morphologie des berges et du lit mineur, le diagnostic territorial fait ressortir de nombreuses zones d’abreuvements des troupeaux en pâture sur les prairies.
Ces zones correspondent aux 138 points d’abreuvement du bétail, soit un linéaire de berges piétinées par les bovins de plus de 12200 mètres avec des intensités de dégradation variables.

Les problèmes liés à l’abreuvement direct :

  • Destruction des berges et mise en mouvement des particules fines (MES) qui vont participer à augmenter la turbidité* de l’eau,
  • Détérioration du fonds du lit et de la ripisylve,
  • Colmatage et accumulation sédimentaire dans le lit mineur à l’aval, devant les ouvrages (curages quasi-impossibles aujourd’hui),
  • Dégradation de la biodiversité : des habitats aquatiques, des frayères…,
  • Prolifération d’algues et de plantes : Eutrophisation*,
  • Altération de la qualité des eaux et réchauffement,
  • Dégradation de la qualité paysagère,
  • La présence de matières organiques, par consommation (abreuvement) d’une eau de mauvaise qualité, expose les animaux à des agents pathogènes,
  • Dégradation progressive de la qualité de l’eau de l’amont vers l’aval : les éleveurs à l’aval se trouvent donc pénalisés,
  • Dans certains cas, les bovins s’enlisent et ne peuvent se dégager sans une aide extérieure …,
  • Menaces pour le maintien des activités : Production AEP, baignade, pêche, canoë.

Pompe à museau

Les pompes à museau sont privilégiées car elles évitent tout contact entre le cours d’eau et les animaux.
Fixer un abreuvoir à museau sur un support solide type bloc béton est à favoriser, car cela permet de les démonter et de la mettre hors gèle en période hivernale. Il est possible de les installer sur des supports en bois.
Les propriétaires ont la possibilité de poser des caillebottis sous les pompes à museau pour limiter le piétinement.

Descente aménagée

La descente aménagée permet l’abreuvement direct au cours d’eau en un site précis et protégé.
La mise en place consiste à ouvrir à la pelleteuse une cale d’environ 5 m de large dans la berge, avec une pente douce de 1% jusqu’au niveau d’étiage du cours d’eau.
Ensuite il s’agit de créer une butée en pied de cale (traverse en bois, tronc d’arbre) pour maintenir l’empierrement réalisé dans la cale. Le tout doit être bien tassé, une main-courante constituée de deux pieux et de deux barres boulonnées, de manière à permettre l’abreuvement.
Enfin les deux côtés de la cale seront clôturés.

Bac à alimentation gravitaire

L’abreuvoir gravitaire permet aux animaux de s’abreuver grâce au cours d’eau par un bassin situé dans la prairie.
Une pente de 1% minimum est nécessaire sur la partie du cours d’eau concernée pour alimenter les bacs. Les bacs gravitaires doivent être positionnés au minimum à 5 m du haut de berge avec éventuellement une aire d’abreuvement stabilisée. Ils doivent être mise hors gèle en période hivernale.

Réaliser des plantations

L’absence de ripisylve, dégrade la qualité écologique et structurante des berges.

L’objectif est de recréer une végétation rivulaire* pour :

  • Améliorer la qualité paysagère
  • Améliorer la qualité de l’eau
  • Préserver les berges et réduction de l’érosion*
  • Améliorer l’habitat piscicole
  • Augmenter la biodiversité du milieu

La végétation rivulaire sera composée d’essences arborescentes, arbustives et buissonnantes : des frênes, des saules (blancs cendrés cassants, pourpres) des érables champêtres, des noisetiers, des cornouillers sanguins, des fusains d’Europe, des pruneliers, des troènes vulgaires et des viornes obiers.

Les plantations sont densifiées dans les méandres, ou l’érosion est la plus importante, car le système racinaire de ces arbres va consolider les berges.
Tous ces plants sont paillés avec des dalles en fibres végétales, des protections sont mises en place contre les chevreuils et les rongeurs aquatiques.

Les plantations sont réalisées de préférence entre novembre et mars, période de repos végétatif, en fonction des conditions climatiques. Préférer une période où la température est inférieure à 10°C.
Cette période permet également de concilier les travaux avec l’activité agricole, notamment le pâturage* et la mise en place des clôtures.

Enfin un suivi annuel est mis en place :

  • Un débroussaillage manuel ou mécanique est nécessaire une à deux fois par an, les trois ou quatre premières années,
  • L’année de la plantation, selon les conditions climatique, un arrosage au pied peut être le bienvenu, pour garantir la survie du plant.

Clôtures à installer

L’objectif est :

  • D’éviter tout contact entre le cours d’eau et les animaux,
  • De réduire le risque de colmatage diffus provoqué par le piétinement des berges,
  • D’améliorer la qualité de l’eau,
  • De préserver les berges et les habitats,
  • D’améliorer de la qualité paysagère,
  • De réduire le risque de contamination bactériologique entre animaux ou troupeaux,
  • De permettre aux agriculteurs d’éviter que des animaux bovins, ovins etc… tombent dans les cours d’eau ou s’enlisent,
  • De protéger des plantations.