Qualité de l'eau
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE), l’Agence de l’Eau Adour-Garonne met en place un programme de suivi de l’état écologique et de l’état chimique des eaux souterraines et de surfaces.
A l’échelle du bassin versant de la Charente, l'EPTB Charente a mis en place un programme de suivi complémentaire de l’état de l’eau et des milieux aquatiques, ce dernier comprend deux volets :
Le suivi physico-chimique
Cela consiste à faire les prélèvements suivants, dans les cours :
- L’oxygène dissous : l’oxygène dissous est un élément indispensable à la respiration,
- La température de l’eau : elle a une influence sur le développement et la reproduction des poissons, de certains insectes, etc…,
- Le phosphore : c’est un élément indispensable, mais en trop grande quantité il provoque le dysfonctionnement des cours d'eau,
- Les nitrates, phosphates etc…
Le suivi hydrobiologique
Trois indices sont mis en place sur le bassin versant de la Charente dans le département de la Vienne.
Cela consiste à prélever dans les cours d’eau les organismes vivants. Certaines espèces renseignent sur la qualité écologique du cours d’eau, soit « en bonne santé », soit « dégradé ».
L’IBG-DCE
L’Indice Biologique Global Directive Cadre Européenne : les macro-invertébrés benthiques* : (les éphémères, les trichoptères, les gammares, etc…).
Ces invertébrés constituent un maillon essentiel de l’écosystème aquatique et interviennent dans le régime alimentaire de la plupart des espèces de poissons. Ils colonisent la surface des premiers centimètres des sédiments immergés des cours d’eau.
Depuis 2018, l’IBG-DCE a été remplacé par l’Indice Invertébrés Multi-Métrique (I2M2). Ce nouvel outil de suivi de la qualité écologique des cours d’eau est plus affiné que le précédent et permet d’être plus précis sur les causes des perturbations.
L’IBD l’Indice Biologique Diatomées : (les micros algues)
Les diatomées sont des algues brunes unicellulaires microscopiques, qui colonisent notamment la surface des pierres des cours d’eau. Elles constituent une composante majeure des algues dans les cours d’eau.
Ces algues sont très sensibles aux pollutions notamment organiques, azotées, phosphorées, etc…
La collecte de ces bio-indicateurs* est réalisée sur le substrat* par un brossage des pierres.
Ensuite les prélèvements de ces 2 indices sont emportés en laboratoire, pour être analysés.
L'IPR : l'Indice Poisson Rivière (la population piscicole)
L’évaluation de la qualité piscicole :
Le principe de calcul de l’IPR (Indice Poisson Rivière) est d’évaluer l’état écologique des cours d’eau en comparant la composition et la structure d’un peuplement de poissons
échantillonné dans une station donnée à la composition et à la structure théorique d’un peuplement de référence.
Le peuplement de référence correspond au peuplement de poissons qui devrait être en place dans la station étudiée si celle-ci était dépourvue de toute perturbation anthropique.
Ce peuplement est estimé à partir de modèles statistiques qui prennent en compte 9 paramètres mésologiques* responsables des variations spatiales des peuplements piscicoles dans les milieux naturels.
Ces 9 paramètres sont :
- L’unité hydrologique,
- La surface du bassin versant*,
- La distance à la source,
- L’altitude de la station,
- La température moyenne de l’air en juillet,
- La température moyenne de l’air en janvier,
- La pente longitudinale du cours d’eau,
- La largeur moyenne de la section mouillée au moment de la pêche,
- La profondeur moyenne de la station au moment de la pêche.
Pour réaliser l’inventaire d’une pêche électrique, il y a 2 méthodes:
- la 1ère : avec un appareil portatif, (plus rapide) « le Martin Pêcheur »
- la 2ème : avec un appareil plus imposant qui reste sur la berge « le Héron ».
Principe de la pêche électrique :
La pêche électrique se pratique à pied ou en barque, en remontant les cours d’eau de façon à ce que l’eau reste claire devant le manipulateur et les techniciens. Le champ électrique créé autour de l’anode attire les poissons, ces derniers vont subir « une nage forcée » en direction de l’anode.
Les poissons entrent en « électronarcose », c’est à dire qu’ils perdent connaissance temporairement. Ce laps de temps permet aux techniciens de les capturer à l’épuisette et de les maintenir dans un vivier le temps de réaliser des relevés biométriques (taille, quelques fois le poids), et de dénombrer les différentes espèces.
Enfin ces derniers sont relâchés, cette technique présente l'avantage de ne pas être dommageable aux poissons.